Edward Bernays
Lux Editeur 2008
Édition originale : Propaganda, 1928
Voici un court essai que tous les étudiants en marketing, communication et relations publiques devraient lire. La mission de Edward Bernays n’est rien de moins que de rétablir l’honneur bafoué de la propagande. Pour l’auteur, la propagande ne se situe pas dans l’axe moral du bien contre le mal. Mais c’est simplement une technique qui peut servir l’un ou l’autre. La propagande est un « effort systématique visant à obtenir le soutien du grand public pour une opinion ou une ligne d’action. ». Selon Bernays, c’est donc un procédé et non principe.
Bien sûr, certains d’entre nous pourraient avoir une dent contre un procédé qui « modifie les images mentales que nous avons du monde ». Cependant, pour Bernays, c’est la structure même de nos démocraties qui rend la propagande inévitable. En effet, les gouvernements démocratiques sont élus par le peuple, pour le peuple. Mais comment le peuple décide-t-il pour qui il va voter ? Et comment décide-t-il des enjeux de sociétés importants? C’est ici que la propagande intervient, tentant d’influencer le public (qui est vaste et varié) vers une option ou l’autre. « Compte-tenu de l’organisation sociale qui est la nôtre, tout projet d’envergure doit être approuvé par l’opinion publique. »
Le livre a été écrit en 1928, mais il aurait pu avoir été écrit l’an passé. Sur le fond, la propagande n’a pas vraiment changé : identifier son public cible, les leaders d’opinion et finalement le meilleur moyen de communication. Les moyens modernes de communication n’ont fait qu’accélérer le processus. Ah oui, dernière chose, éviter de se présenter comme propagandiste, le terme a mauvaise presse. Mais, comme en marketing, on change le nom d’un produit qui a mauvaise réputation. On a réinventé la propagande sous le nom de relation publique. Celle-ci a maintenant un beau complet, un sourire lumineux et un smartphone greffé à la main.
La propagande est morte. Vive la propagande!
Bibliosaure 